
ABSOLUTE WONDER WOMAN TOME 1
PÉRIODE – All In
PAGINATION – 144 pages
PRIX – 18€
CONTENU – Absolute Wonder Woman #1-5
SCÉNARIOS – Kelly Thompson
DESSINS – Hayden Sherman
ENCRAGES – Hayden Sherman
COULEURS – Jordie Bellaire
TRADUCTION – Benjamin Rivière
RÉSUMÉ
Depuis des millénaires, les Amazones ont protégé l’humanité dans l’ombre au fil de son développement, empêchant les incursions de monstres venus d’ailleurs. Mais quand les dieux leur tournent le dos, la Princesse des Amazones, Diana, est exilée aux Enfers et le nom même des Amazones est rayé de l’histoire… Sans île du Paradis, sans la sororité qui l’a forgée en tant qu’héroïne, et sans même son rôle d’émissaire de paix… Diana reste Wonder Woman !
AVIS
Pour lancer sa nouvelle ère ALL IN, DC Comics a sorti le “DC ALL IN SPECIAL #1”, un petit one-shot qui est publié en préambule dans le premier tome de la série “JUSTICE LEAGUE UNLIMITED”. On y découvre Darkseid, menant une quête qui se conclura par la création de l’univers Absolute, un univers parallèle qui, en opposition à l’univers classique régi par la vie et l’espoir inspirés par Superman, est régi par l’adversité et la tourmente inspirés par Darkseid. La lecture de ce numéro n’est pas du tout indispensable à la bonne compréhension des titres de cet univers, mais il est bon de savoir que si vous souhaitez en lire l’origine c’est là bas que ça se trouve.
Les trois premières séries chargées de paver la voie vers cet univers sont donc “ABSOLUTE BATMAN”, “ABSOLUTE WONDER WOMAN” et “ABSOLUTE SUPERMAN”. Si cet univers est en grande partie pensé par Scott Snyder, c’est Kelly Thompson qui est chargée de nous en dire plus sur cette Absolute Wonder Woman.

Kelly Thompson est une autrice plusieurs fois récompensée aux Eisner Awards pour ses travaux “BLACK WIDOW” et “IT’S JEFF : THE JEFF-VERSE” chez la Maison des Idées mais qui a aussi travaillé pour les éditeurs américains IDW, Boom! Studios, Dark Horse et Dynamite. Chez DC, elle est principalement connue pour avoir œuvré sur l’excellente série “BIRDS OF PREY” publiée en France dans “DAWN OF GREEN ARROW & BLACK CANARY”.
Hayden Sherman est un artiste que l’on a pour le moment que trop peu vu en France, n’apparaissant que dans une poignée de titres DC (“BATMAN NOCTURNE”, “BATMAN DARK PATTERNS”, “HARLEY QUINN BLACK + WHITE + RED”), MARVEL (“OLD MAN LOGAN”, “CIVIL WAR II EXTRA”, “PREDATOR VS WOLVERINE”) mais aussi signant l’oeuvre “THE FEW” publiée chez Hi Comics.
Dans ce comics, Diana n’a pas eu la chance de grandir sur Themyscira entourée de ses sœurs Amazones. Elle est la dernière d’entre elles, toutes ses sœurs sont mortes, mais elle a été élevée en enfer, par la sorcière Circé. Malgré ce changement de statu quo, Diana garde son statut de guerrière et d’ambassadrice de paix qu’on lui connaît habituellement.

Et c’est là que se trouve tout ce qui fait l’essence de ce titre, l’autrice nous dévoile à quel point Diana, faisant face à une adversité incessante, a dû se battre pour survivre. Cela a fait d’elle une guerrière et une sorcière, aussi impitoyable que profondément aimante. En plus de nous offrir une excellente interprétation de Wonder Woman, Kelly Thompson gère merveilleusement bien toute la galerie de personnages qui entourent habituellement Diana. D’Apollon à Etta Candy, la caractérisation des personnages secondaires me semble également généreuse et irréprochable. On sent que l’autrice se fait plaisir et ça fait du bien.
Le récit en soit est assez classique, plusieurs vagues de monstres s’attaquent à la ville de Gateway City. Diana va s’ériger en dernier rempart de la ville pour en protéger les habitants de ce qui s’annonce être un véritable massacre. Le tout est évidemment parsemé de flashbacks qui viennent nous dévoiler le passé de Diana et son évolution auprès de Circé. Ce récit est à la fois badass et riche en action mais aussi véritablement touchant et chaleureux et je trouve que ça donne un très bon équilibre à la série.

Sachez que tout ce que je disais en termes de ressenti de plaisir et de générosité dans l’histoire de Kelly Thompson se retrouve également dans le dessin d’Hayden Sherman. En effet, si l’artiste a un trait qui, à la base, ne correspond pas vraiment à ce que j’aime le plus retrouver dans les comics (se rapprochant un peu de la ligne claire européenne), je dois bien avouer que sa mise en scène et sa composition des pages m’a fait plus d’une fois m’arrêter dans la lecture pour être en simple contemplation tellement ça vient influer sur l’ambiance générale du titre.
Son travail ne se contente pas simplement de mettre en image le scénario, il vient vraiment y apporter une valeur ajoutée en termes de rythme (en ajoutant du dynamisme dans les combats et en s’attardant sur des détails dans les scènes plus posées) et de mise en valeur de l’action (Il y a pas mal d’exemple mais je m’arrêterai notamment sur la représentation de la sorcellerie, qui permet de proposer des choses que l’on voit rarement, pour ne pas dire jamais, dans des titres Wonder Woman).
CONCLUSION
C’est un grand oui pour cette « ABSOLUTE WONDER WOMAN » qui me semble être le meilleur compromis possible entre une réinvention totale du personnage et le respect de ce qu’il incarne dans sa version la plus classique. Ce tome n’est qu’une introduction, en le refermant on a vraiment cette impression de n’avoir lu qu’une infime partie de ce que Kelly Thompson a l’intention de développer sur cette Diana et son univers et ça donne vraiment envie de lire la suite pour en savoir plus.
Jim.
