JUSTICE LEAGUE VS GODZILLA VS KONG
PÉRIODE – Hors-Série
PAGINATION – 240 pages
PRIX – 25€
CONTENU – Justice League vs Godzilla vs Kong #1-7
SCÉNARIOS – Brian Buccellato
DESSINS – Christian Duce – Tom Derenick
ENCRAGES – Christian Duce – Tom Derenick
COULEURS – Luis Guerrero
TRADUCTION – Jérôme Wicky
RÉSUMÉ
L’univers DC est sur le point d’être bouleversé lorsque la Légion du Destin ouvre un portail vers une autre dimension, libérant les monstres les plus féroces du multivers. Godzilla, le roi des monstres, a émergé des profondeurs de Metropolis, interrompant la demande de mariage de Superman à Lois Lane. King Kong affronte, quant à lui, les plus grands héros du monde sur son territoire, Skull Island. La Ligue de Justice pourra-t-elle renvoyer ces créatures dans leur propre dimension avant qu’il ne soit trop tard ?
AVIS
Rares sont les crossovers d’univers qui ont un intérêt narratif et qui apportent réellement une plus-value à la simple notion de fan service. Force est de constater que ce genre d’initiative permet généralement d’ouvrir les portes de la bande dessinée américaine à un nouveau lectorat. C’est à n’en point douter l’intention derrière ce « JUSTICE LEAGUE VS GODZILLA VS KONG » qui arrive dans nos librairies quelques mois après la sortie du film Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire d’Adam Wingard.
Brian Buccellato, auteur ayant principalement travaillé sur la série « FLASH » période Renaissance et sur l’adaptation en comics du jeu vidéo « INJUSTICE », semble parfaitement conscient de ce point et en profite pour littéralement s’amuser avec les jouets qu’on lui a confié le temps de 7 chapitres afin de montrer à quel point l’univers DC Comics peut être vaste. Cela se traduit notamment par une grande générosité dans la galerie de personnages utilisés (bien plus grande que la simple Justice League annoncée) tout au long de l’histoire mais aussi dans la diversité des lieux mythiques de cet univers. Si vous souhaitez en savoir plus sur ces lieux sachez que j’y ai dédié un dossier que vous retrouverez ici.
DC n’est en soi pas le seul univers à être mis en valeur. En effet, l’auteur fait de la même façon la part belle aux différents kaijus du MonsterVerse et de manière plus générale se permet même de jouer avec les codes de célèbres Tokusatsu (ayant une fine frontière avec des codes super-héroïques) pour nous offrir quelque chose de spectaculaire.
Le crossover démarre timidement, se concentrant de prime abord sur les relations entre les personnages. Mais on comprend très vite, par la mise en place de certains éléments et l’apparition de certains poncifs du genre, où l’histoire va nous mener, ce qui laisse finalement assez peu de place à la surprise. Pour compenser cela, l’auteur, misant tout sur le côté spectaculaire, va au fur et à mesure des chapitres aller de plus en plus loin dans la surenchère de fan service, ce qui impacte malheureusement la cohérence de l’univers pourtant solide dans la première moitié du récit.
Cet ouvrage n’est clairement pas là pour être pris au sérieux. Comme dit précédemment, Brian Buccellato est juste là pour jouer avec ses jouets, et ce, dans le but que vous vous amusiez avec lui. Alors oui ce n’est pas le comic book le plus intellectuel que vous lirez, mais c’est un assez bon blockbuster qui vous divertira le temps de sa lecture sans vraiment plonger dans un délire régressif mais qui sera tout de même assez vite oublié. Je sais que ce côté rebutera certains lecteurs connaisseurs et passionnés mais c’est vraiment une histoire à prendre à la légère et un bon prétexte à faire découvrir une belle partie de l’univers DC à de nouveaux lecteurs.
La partie graphique assurée par le duo Christian Duce et Tom Derenick est ma foi assez agréable. Le trait est à la fois simple et relativement clair, facilitant encore une fois l’appréciation de l’œuvre de la part du grand public. Les personnages sont parfois un peu statiques mais à part ça la mise en scène reste excellente. Il en va de même pour la mise en page et la colorisation. Pour résumer mon avis je dirais que les pages sont toujours très belles, sans ne jamais être incroyables.
CONCLUSION
Si vous vous demandez si ce crossover apporte quelque chose de plus que du fan service, la réponse sera malheureusement « non ». Pour autant, je ne dirais pas que c’est un mauvais comics car celui-ci est vraiment généreux dans l’utilisation de son univers et qu’il vous apportera à minima un bon divertissement qui pousse, au fur et à mesure des chapitres, tous les curseurs à fond en matière de spectacle décomplexé (perdant sans doute l’intérêt de certains lecteurs). C’est en réalité ce dernier point qui m’amène à vous conseiller de bien feuilleter le livre avant de l’acheter.
Jim.